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Est-ce qu’on doit arrêter de produire des vidéos pour sauver la planète ?

Cet article est extrait du podcast Slow Marketing.

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J’en parle dans le premier épisode de Slow Marketing, selon moi un marketing plus durable et responsable se joue en trois phases :

  • Étape 1 - La stratégie

  • Étape 2 - La conception / création de contenus

  • Étape 3 - La diffusion

J’aimerais qu’on discute ensemble de la partie conception et notamment contenus vidéos, qui est le format le plus exploité et demandé en ce moment.

Selon un rapport de l’association française The Shift Project, qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone, la vidéo en ligne représente 60 % des flux de données dans le monde en 2018 et 1 % des émissions de gaz à effet de serre. Des chiffres qui ne font que croître tous les ans.

Pour explorer ce sujet, j’ai le plaisir de faire ce premier épisode avec Adrien Martial de chez YOTTA, un studio vidéo de motion design 2D/3D engagé pour l’environnement.


Commençons par la question qui fâche : doit-on arrêter de produire et diffuser des vidéos ?

Adrien : Alors, oui ça serait bien effectivement. Cela dit, nous devons faire la différence entre l’impact que ça a sur la planète et les bénéfices que nous pouvons encore retirer des vidéos. Aujourd’hui, l’un des vecteurs d’information les plus influents, c’est la vidéo. C’est pourquoi je pense qu’il est primordial de pouvoir utiliser ces vecteurs qui sont à notre disposition afin de transmettre une réelle pédagogie et surtout, l’importance de la protection de l’environnement.

Donc pour répondre à ta question, non, nous ne devons pas arrêter de produire et diffuser des vidéos mais nous devons le faire de manière responsable.


Quel est l’impact environnemental d’une vidéo ? Quels sont les critères qui entrent en jeu ?

Adrien : C’est un sujet très large et ce n’est pas facile à déterminer mais ce qui a le plus gros impact environnemental, c’est le matériel (ordinateur, caméra, smartphone,...), son expédition et son processus de fabrication, les extractions de matière première par exemple.

Il y a aussi un impact important au niveau des serveurs où nous importons les vidéos.

Par contre, si nous voulons réduire notre impact tout en continuant à utiliser le numérique, nous devons penser à étaler la vie du matériel le plus longtemps possible. Par exemple, nous pouvons essayer de garder notre matériel le plus longtemps possible, mais aussi recycler les pièces une fois sa première vie terminée et bien sûr, acheter du reconditionné en seconde main quand c’est possible.


Comment fait-on pour produire des vidéos à moindre impact ?

Adrien : Pour commencer, si nous voulons réduire notre impact, nous devons d’abord identifier et cartographier d’où viennent nos émissions. Chez YOTTA, nous faisons un bilan carbone chaque année et nous avons mis en place un système de mesure afin d’estimer les causes des dépenses. Aujourd’hui, il existe même des petits appareils qui mesurent les dépenses énergétiques de postes sur les réseaux. Et après, nous pouvons aussi envoyer à nos équipes des sondages, afin de savoir qui vient comment sur son lieu de travail. Ensuite, en interne, c’est important de sensibiliser toutes nos équipes et parties prenantes. Le but étant qu’elles comprennent l’enjeu et l’importance de réduire au maximum leur impact quand elles travaillent au quotidien. Nous avons aussi des livres blancs sur les bonnes pratiques dans le numérique telles que : l’envoi ou non de pièces jointes dans un e-mail, le stockage et l’échange de fichiers, etc… Tout ça, c’est ce qu’on appelle, le workflow, ce qui est d'ailleurs plus facile à expliquer qu’à mettre en place !

Maintenant du côté de la vidéo, c’est un peu plus structuré dans la construction de fichiers de travail. Nous devons les nettoyer, les organiser et les mutualiser quand c’est faisable, et ensuite, nous devons les stocker de la manière la plus durable possible.

C’est un investissement dans le temps parce que nous pourrions très bien ne pas faire toutes ses procédures et stocker ces vidéos dans un coin mais prendre le temps de le faire c’est obtenir un gain d’espace non négligeable. Et enfin, quand on en a besoin, ça rend la réouverture de fichier bien plus rapide et efficace.

Et enfin, lorsque nous faisons de la production (et surtout de la 3D), nous avons aussi un partenaire qui met à notre disposition des serveurs un peu plus éco-responsable parce qu’ils réutilisent la chaleur générée par ces serveurs pour faire chauffer de l’eau de logements sociaux, d’un hôpital et même bientôt, d’une piscine municipale. Donc vous voyez, quand on ne peut pas réduire sa consommation d’énergie, nous pouvons la rediriger et ainsi, la valoriser.


Lorsque YOTTA a fait son bilan carbone, quel était le plus gros poste de dépense énergétique ?

Adrien : Chez nous, il s’agit de l’approvisionnement des livraisons et du matériel, c’est très difficile de maîtriser la traçabilité. De plus, nous avons aussi un manque d’information au niveau de l'électricité parce qu’elle est comprise dans notre loyer, et nos bureaux se trouvent dans des locaux communs donc il est impossible pour nous d’avoir les détails de notre consommation.

Nous ne pouvons pas non plus choisir notre fournisseur d’énergie, c’est pourquoi nous avons mis en place des micros gestes qui nous aident à prendre le plus de contrôle possible sur la situation.

Aussi, pour nous notre souci premier est d’éveiller les consciences, lorsque les gens comprennent l’importance de notre message, ils nous soutiennent et ça nous encourage à aller de l’avant tous ensemble.


Aujourd’hui, YOTTA a 5 ans. Peux-tu nous parler de l’évolution que tu as observée dans les discussions avec tes potentiels nouveaux prospects ? L’aspect environnemental a-t-il pris sa place ?

Adrien : Absolument, tout dépend du sujet et du client bien sûr, mais les gens viennent de plus en plus vers nous pour notre engagement. Dans les grands groupes aussi d’ailleurs, ça commence à bouger, ce qui est très positif et encourageant. Aujourd’hui par exemple, quasi toutes les entreprises ont une politique RSE (Responsabilité Sociétale des entreprises) et même si au niveau de la mise en pratique, c’est plus tumultueux, les progrès sont là. Cela dit, il faut faire attention au Greenwashing qui est parfois difficile à différencier mais même dans la communication en général, l’éco-conception est de mise.

Chez YOTTA, nous avons mis du temps à trouver les bons partenaires afin de proposer une éco-conception de qualité pour les sites de nos clients mais une fois que ça a été mis en place, ça a pris directement. Ça résonne beaucoup chez eux d’ailleurs, ils ont vraiment cette envie de se démarquer à travers ces gestes qui montrent qu’ils n’ont pas juste un beau discours mais aussi et surtout, un passage à l’action.


Dans le cas pratique où je souhaiterais lancer une campagne avec diffusion d’une ou plusieurs vidéos, comment faire pour en diminuer l’impact environnemental ? Est-il possible de réduire le poids d’une vidéo sans en altérer la qualité ?

Adrien : Oui bien sûr. On fait appel à la compression de fichiers/données qui est une révolution au sein du développement du web et des logiciels. Sans ça d’ailleurs, ils n’existeraient pas. Avec les bons logiciels, la compression permet de passer à la moulinette les vidéos sans en réduire la qualité. C’est extrêmement utile parce que nous pouvons alors réduire le poids des vidéos de moitié voire même de ¾ si les circonstances le permettent.

De plus, il est important de garder en tête qu’il faut adapter son média au support sur lequel il sera visionné : par exemple, si le support est le téléphone portable, il n’est absolument pas nécessaire de mettre la vidéo en 4K ou en HD (1080p). Et il faut aussi bien réfléchir à la vidéo en amont, afin de couper la vidéo correctement et ainsi en réduire le poids.

Vous pouvez aussi trouver sur notre site, un article qui explique plus en détail les différentes façons de réduire le poids d’une vidéo.” (https://yotta.paris/blog/compression-numerique-avantages)


Qui devrais-je inviter sur ce podcast pour parler marketing responsable et pourquoi ?

Adrien : Je te conseillerais de parler avec Lou Verdun qui est un expert dans le sujet de l’éco-conception sur le web ainsi qu’Alison Begon que j’ai rencontré aux assises, et dont la cause est la réduction de l’impact environnemental dans la production audiovisuelle.


Merci à Adrien pour son temps !

Pour retrouver YOTTA, je vous invite à suivre sa newsletter IMPACT, pour une com’ plus durable. Ainsi que son blog, pleins de ressources sur la vidéo et le numérique responsable. D’ailleurs je vous partage dans les notes du podcast l’article sur la compression des fichiers !


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